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menaçants de l’Allemagne, le maintien de la Triplice ne permettent guère d’envisager son application prochaine. Les gardes nationaux de 71 n’apportèrent d’ailleurs qu’un intérêt relatif à cette partie doctrinale de leurs statuts, et n’y virent, comme dans l’abolition de a conscription, décrétée ensuite par la Commune, qu’une déclaration théorique dont l’application, comme sous la Révolution française la constitution de l’an II, serait renvoyée a époque de la victoire définitive et de la pacification générale.

Dans la réunion plénière du Waux-Hall, le 13 mars, présidée par Raoul du Bisson, personnage équivoque, les délégués de chaque arrondissement apportèrent leurs procès-verbaux et mandats. Après cette vérification sommaire de leurs pouvoirs, ils élurent trois membres par arrondissement, qui devaient former le Comité Central, destine, à quelques jours de là, à devenir le gouvernement provisoire de Paris en révolution.

Les délégués représentaient 215 bataillons. Les arrondissements qui n’avaient pas envoyé de délégués, et que, par conséquent, restèrent à cette époque en dehors de la Fedération étaient les : Ier (Louvre) ; 2e (La Bourse) ; 7e (Faubourg Saint-Germain) ; 8e (Champs-Élysées) ; 9e (Opéra) ; 16e (Passy) ; 17e (Batignolles). Plusieurs de ces arrondissements, réactionnaires ou modérés, fournirent les éléments de la résistance bourgeoise avec les maires et l’amiral Saiset, entre le 18 mars et la proclamation de la Commune. La plupart se rallièrent ensuite, au moins en partie, a la Fédération.

Telle était la force militaire dont Paris disposait, au moment où l’assemblée de Bordeaux votait la paix, accordait aux Prussiens l’entrée limitée dans Paris, et se préparât à venir, à Versailles, menacer la République et provoquer las Parisiens.