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LIVRE VII

FÉDÉRATION DE LA GARDE NATIONALE

PARIS AVANT LA GUERRE CIVILE

Dans les départements, la nouvelle de la fin de la guerre étrangère produisit une détente à peu près générale des esprits, malgré de louables et patriotiques protestations, isolées d’ailleurs.

La paix était attendue, et le pays eût ressenti une secousse formidable, si le vote de l’Assemblée eût trompé son attente. Les députés, en grande majorité, avaient été nommés avec ce seul mandat : faire cesser les hostilités, et renvoyer chez eux les Prussiens, le plus vite possible.

La guerre avait duré trop longtemps. Elle avait troublé trop profondément le pays. La vie sociale et familiale s’était trouvée suspendue. On voulait revivre, et s’affranchir de l’angoisse, de la gêne. Cette lutte avait déconcerté. Elle avait appelé à participer à la défense du pays des hommes qui croyaient n’avoir qu’à demeurer spectateurs du combat, et qui n’entendaient contribuer que d’une façon civile, par des services pacifiques, par des concours financiers, et des encouragements moraux, à une résistance. Cette guerre ne ressemblait en rien à celles qui avaient