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de la France, que l’ennemi était tout aussi convaincu de la puissance de notre pays, et que le traité exorbitant prouvait ses craintes.

Le chef du pouvoir exécutif se fit applaudir en développant cette thèse de tout repos. Puis il entama le procès du régime impérial, rappelant qu’il avait annoncé, au mois de juillet 1870, que l’on n’était pas prêt à faire la guerre. Il traça un tableau attristant de l’organisation militaire d’alors. Ou avait commencé la guerre avec des cadres vides. Far la suite on avait continué la guerre sans cadres, sans officiers, avec des soldats pleins de bravoure, mais sans organisation. Des braves ne font pas des armées.

Après une nouvelle offre de se retirer, en disant qu’il serait heureux pour lui-même, mais malheureux pour le pays, s’il n’était pas cru, il demanda le vote de la paix en ajoutant :

Messieurs, entendez la vérité. Mais si vous ne savez pas où elle est ; si vous ne voulez pas l’écouter ou la croire, vous pourrez vanter l’avenir de votre nation, mais bien vainement, vous la perdez au moment même où vous la vantez.

Après ce dernier appel à la majorité, on procéda au vote. En voici le résultat :

Nombre de votants 
 653
Majorité absolue 
 327
Bulletins blancs (pour) 
 546
Bulletins bleus (contre) 
 107

Le président proclame le résultat du scrutin : « L’assemblée a adopté. » Les préliminaires sont ratifies. Donc la paix est faite. Le traité définitif, prévu par l’article 7 ne devait rien changer au fond des conditions. L’Alsace et