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milieu d’un violent tumulte, déclare qu’il ne s’attendait pas à ce que, dans un débat si douloureux, il y eût place pour des discussions passionnées, pour des allusions blessantes envers un passé auquel se rattachaient un certain nombre des membres de l’Assemblée, qui, comme lui, avaient prêté serment à l’Empire.

Plusieurs voix crient : « La déchéance ! » pendant que des orateurs, dont MM. Henri Rochefort, Victor Hugo, Langlois, cherchent à escalader la tribune, pour protester à leur tour contre l’empire.

Une voix crie justement : « Les Prussiens sont à Paris, pendant qu’on se dispute à la tribune ! »

M. Bamberger propose de clore le débat, en votant formellement la déchéance de Napoléon III. Les bravos répondent à cette proposition.

Le président suspend la séance pendant un quart d’heure.

À la reprise de la séance, M. Allain-Targé a la parole pour une motion d’ordre.

Il donne lecture de la proposition suivante :

L’Assemblée Nationale clôt l’incident dans les circonstances douloureuses que traverse la Patrie et, en face de protestations et de réserves inatteodues, confirme la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie, déjà prononcée par le suffrage universel, et le déclare responsable de la ruine, de l’invasion et du démembrement de la France.

La proposition est votée par acclamation. Tous les députés se lèvent, sauf quelques-uns.

Le président met la contre-épreuve au vote, par assis et levé. Cinq députés seulement se lèvent.

PROTESTATIONS PATRIOTIQUES

Après quelques paroles de M. Bamberger achevant son