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premiers jours qui suivirent sa fuite, c’était pour arrêter l’élan secourable des provinciaux républicains, pour leurrer les Parisiens indécis et modérés, pour donner le temps d’arriver aux renforts des prisonniers de guerre, dont il sollicitait des Allemands le rapatriement. Quand il eut sous la main toutes ces troupes sûres, irritées, disposées à cogner dur sur les Parisiens républicains et guerroyeurs, il jeta le masque conciliateur, et dit à l’assemblée, soumise et consentante : « Dans huit jours, il n’y aura plus de danger, la tâche alors sera à la hauteur du courage et de la capacité des impatients qui me reprochent d’être trop lent à prendre Paris. Qu’ils se rassurent : je serai impitoyable ! » Et il le fut. Que de sang sur la redingote marron de cet homme, qui combina et résuma, dans son corps exigu, trois personnages énormes, types légendaires de la ruse, de la cruauté et de la sottise prétentieuse : Louis XI, Néron et Joseph Prudhomme.