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Paris, le conseil municipal de Lyon délibérait : « Considérant que la guerre à outrance était la seule voie de salut, la commune de Lyon cesserait d’appuyer le gouvernement, le jour où il consentirait le démembrement de la France. »

Le conseil municipal lyonnais affirmait en outre que : « Lyon devait être le centre de la résistance », et il engageait le gouvernement à venir s’y établir. Cette dernière considération, la possibilité de devenir capitale intérimaire, ont dû peser d’un certain poids dans la délibération lyonnaise.

Mais, dans son ensemble, la France abattue, devenue passive, soupirant après le répit, ne protesta que du fond du cœur contre cet armistice, qui faisait prévoir la paix définitive et à bref délai. Elle allait, par son vote, témoigner de son indifférence relative pour le régime politique, et de son désir passionné du retour à la vie normale et pacifiée.

LE DÉCRET DE BORDEAUX

Une des clauses de la convention portait qu’une convocation des électeurs aurait lieu immédiatement, en vue de nommer une assemblée nationale. Un décret du 29 janvier, signé des membres de la Défense, convoquait les électeurs à l’effet d’élire l’Assemblée Nationale, pour le dimanche 5 février, dans le département de la Seine, et pour le mercredi 8 février, dans les autres départements.

Un conflit s’éleva entre le gouvernement de Bordeaux et celui de Paris à l’occasion de la convocation. Dans le but, louable en soi mais contraire aux principes du suffrage universel, d’exclure de l’assemblée future nombre d’ennemis avérés de la République, tous partisans déclarés d’une paix honteuse, la Délégation de Bordeaux fit suivre le décret de convocation d’un autre décret, établissant des cas