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paix assurait l’honneur, le rang, l’intégrité du pays, mais « capable aussi de vouloir la guerre, plutôt que d’aider à l’assassinat de la France ».

Ces nobles pensées de résistance jusqu’à la mort, de « guerre à outrance », comme on désignait avec un ironique dédain, avec crainte aussi, la passion de ceux qui se refusaient à admettre la mutilation de la France, étaient partagées par des groupes actifs, par des individualités militantes.

Le Comité de la Défense, de la Gironde, prenait, le 31 janvier, la résolution suivante :

Convaincu qu’il est du devoir du gouvernement de presser tous les préparatifs pour faire une guerre à outrance, à moins que la France n’obtienne des conditions de paix honorables, le comité adjure la délégation de rester à son poste, et il lui offre de nouveau le concours le plus actif et le plus dévoué.

À Toulouse, dans une réunion nombreuse, la déchéance du gouvernement de la Défense fut acclamée. Un ordre du jour fut voté réclamant la constitution d’un comité de salut public, avec Gambetta à sa tête, pour « rejeter l’armistice, continuer la guerre et assurer le régime républicain ».

Les préfets des Bouches-du-Rhône et des Basses-Pyrénées lancèrent des proclamations, dans le sens de la résistance à outrance.

Lyon affirma catégoriquement sa volonté de continuer la guerre, plutôt que de consentir au démembrement de la France. Dans cette ville, raisonnable et raisonneuse, on peut s’étonner de rencontrer des manifestations aussi hardies, émanant non de groupes révolutionnaires, mais du Conseil Municipal même, dont le président était l’ancien, « Cinq », M. Hénon.

Avant même de savoir la nouvelle de la reddition de