Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE COMBAT DE LA CLUZE

Les Prussiens poursuivaient avec acharnement l’armée en retraite. Le Ier février, sur la route de Pontarlier, dans la vallée du Doubs, au pied du fameux fort de Jeux, eut lieu le dernier combat, le combat de la Cluse. La Cluse est à la fois le défilé de Pontarlier, et la porte fatale par laquelle en 1815, pénétrèrent les Alliés.

Cette suprême rencontre des Français et des Allemands fut une victoire. Le 9e grenadiers prussien fut décime et les autres troupes allemandes subirent de fortes pertes. Les troupes françaises engagées furent le 42e de marche le 92e le 29e, le 44e le 77e mobiles, bataillon de l’Allier, 2 compagnies du 73e mobiles du Loiret. Les généraux Robert Pallu de la Barrière, le commandant Gorincourt (tué) ; le lieutenant-colonel Couston (blessé) ; l’amiral Penhoat, le chef d’escadron Ploton, commandant le fort de Joux, enfin, à Larmont et à Orge, les généraux Billot et Brémond d’Ars, le lieutenant-colonel Achilli (tué), le commandant Beaupoil de Saint-Aulaire (tué) ; le lieutenant-colonel Coquet furent les héros de cette journée suprême. On doit ajouter à la nomenclature des derniers défenseurs de la Patrie abandonnée et bientôt mutilée, des détachements du génie et deux compagnies du premier bataillon de Zéphyrs d’Afrique. Ces disciplinaires, commandant Rose, étaient de grand’garde dans un poste avancé. Ils accoururent au feu ; ces réfractaires à l’obéissance de la caserne, mais friands des mêlées et redoutables au combat, chargèrent à la baïonnette les Prussiens débouchant sur un coteau, et les culbutèrent, laissant derrière eux le ravin noir de casques, de sacs, de cadavres, et la neige rouge.

Ces héros sacrifiés, qui protégèrent la retraite, gagnèrent