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La IIIe République Française a pour mère la Commune de Paris, malgré ses répugnances aristocratiques et bourgeoises à accepter une pareille filiation.


La Commune, — et, quand nous employons ce terme ainsi pris absolument, nous entendons désigner le régime, localisé et éphémère, auquel fut soumise la région parisienne, avec une répercussion brève et dispersée en quelques grandes villes, du 18 mars aux derniers jours de mai 1871, — a eu, sur les événements politiques et sociaux des années qui ont suivi la guerre et la chute du régime impérial, une influence décisive. Elle agira aussi sur l’avenir. Comme ce tremblement du sol politique et social est le plus récent, la secousse dure encore, et les événements dont la Russie, la Perse, la Turquie, le Portugal viennent d’être le théâtre prouvent la communication et le prolongement des commotions révolutionnaires. Les conséquences sismiques de l’éruption de la Commune de Paris se manifesteront, sans doute, plus d’une fois encore, partout sur le globe. Un mouvement analogue plus important, plus définitif, quelque chose comme un 93, en Russie par exemple, peut reprendre et continuer cette Révolution, qui fut l’aube du Quatrième-État se dressant sur les ruines du clergé et de la noblesse, sur l’ébranlement des assises capitalistes du Tiers. Il est donc intéressant d’étudier cette curieuse et dramatique époque, et de connaître son histoire, autrement que par des récite aux jugements sommaires, rappelant ceux des cours prévôtales des journées de Mai.