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sans succès à Belleville. Quelques gardes nationaux se rassemblèrent en armes ; ils avaient à leur tête les commandants Brunel et Piazza, qui furent bientôt arrêtés. L’ensemble de la ville demeura consterné et paisible. On était las, à bout de forces nerveuses, et Paris déprimé semblait n’aspirer qu’au repos, au silence. Cette dépression n’était que temporaire, et Paris n’allait pas tarder à retrouver sa nervosité et sa vigueur, quand il estimerait la République en péril.

CONDITIONS DE LA CONVENTION

La Convention intervenue « entre M. le comte de Bismarck, chancelier de la confédération germanique, stipulant au nom de S. M. l’empereur d’Allemagne, roi de Prusse, et M. Jules Favre, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de la défense nationale, munis de pouvoirs réguliers » (tels sont les termes du protocole), signée à Versailles, le 28 janvier 1871, fut publiée par le Journal officiel le 30 janvier. On s’est servi, pour la designer, du terme d’Armistice et de celui de Capitulation. C’est une terminologie impropre et inexacte. Le mot de capitulation, exact pour Paris et ses forts, ne l’est plus quand il s’agit de régler d’autres intérêts que ceux de Paris, et principalement les conditions du traité de paix à intervenir.

Bien que le mot d’armistice y figure en tête, — armistice convenu pour permettre la convocation d’une assemblée ayant pour mandat de décider si la guerre devait être continuée ou à quelles conditions la paix devait être faite, — les clauses étaient autres, et plus rigoureuses, que celles d’une ordinaire suspension d’armes. Les forts devaient être immédiatement remis aux Prussiens ; un périmètre d’occupation était déterminé pour Paris. Les troupes devenaient prisonnières, et déposaient leurs armes, sauf une division