Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/147

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était un mensonge de plus, mais la provenance officielle de celui-là n’est pas établie, pas plus que le bruit du suicide de Gambetta, que l’on faisait courir, dans un but facile à deviner.

Le 25 janvier, le général Vinoy et le général Trochu, ce dernier comme président le conseil du gouvernement car il n’était démissionnaire que comme gouverneur de Paris, reçurent les chefs de corps de l’armée de Paris, et leur firent part de la nécessité de la capitulation. Ces officiers n’avaient aucune observation à faire : c’était chose décidée, et déjà Jules Favre s’apprêtait à se rendre à Versailles pour traiter.

Le lendemain 26, le Journal officiel parut avec cette déclaration du gouvernement :

Tant que le Gouvernement a pu compter sur l’arrivée d’une armée de secours, il était de son devoir de ne rien négliger pour prolonger la défense de Paris.

En ce moment, quoique nos armées soient encore debout, les chances de la guerre les ont refoulées, l’une sous les murs de Lille, l’autre au delà de Laval ; la troisième opère sur les frontières de l’Est. Nous avons, dès lors, perdu tout espoir qu’elles puissent se rapprocher de nous, et l’état de nos subsistances ne nous permet plus d’attendre.

Dans cette situation, le gouvernement avait le devoir absolu de négocier. Les négociations ont lieu en ce moment. Tout le monde comprendra que nous ne pouvons en indiquer les détails, sans de graves inconvénients. Nous espérons pourvoir les publier demain. Nous pouvons cependant dire, dès aujourd’hui, que le principe de souveraineté nationale sera sauvegardé par le réunion immédiate d’une assemblée ; que l’armistice a pour but la convocation de cette assemblée ; que, pendant cet armistice, l’armée allemande occupera les forts, mais n’entrera pas dans l’enceinte de Paris ; que nous conserverons notre garde nationale intacte et une division de l’armée, et qu’aucun de nos soldats ne sera emmené hors du territoire.