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avec Ferry, après la fusillade, avaient seules de l’artillerie. L’invraisemblance des cent coups de fusils tirés sur le colonel Vabre et ses officiers « au moment où ils congédiaient une députation admise un instant avant dans l’Hôtel-de-Ville » est évidente. Les gardes nationaux eussent-ils tiré sur ce groupe, au hasard, au risque de tuer les délégués, leurs amis ?

Le gouvernement afficha le lendemain la proclamation suivante, aussi violente de ton et contenant une allégation absurde :

Un odieux crime vient d’être commis contre la patrie et contre la République.

Il est l’œuvre d’un petit nombre d’hommes qui servent la cause de l’étranger.

Pendant que l’ennemi nous bombarde, ils ont fait couler le sang de la garde nationale et de l’armée, sur lesquelles ils ont tiré.

Que ce sang retombe sur ceux qui le répandent pour satisfaire leurs criminelles passions.

Le gouvernement a le mandat de maintenir l’ordre, l’une de nos principales forces en face de la Prusse.

C’est la cité tout entière qui réclame la répression sévère de cet attentat audacieux et la ferme exécution des lois.

Le Gouvernement ne faillira pas à son devoir.

Il est impossible d’admettre cette affirmation. Les patriotes, qui s’insurgeaient pour protester contre l’inaction du gouvernement, et qui voulaient ôter le pouvoir à Trochu et à ses complices pour interrompre leurs négociations avec les Prussiens, ne pouvaient être sérieusement accusés de pactiser avec l’étranger.

FERMETURE DES CLUBS

Les mesures de réaction suivirent ce réquisitoire. Les clubs furent fermés. Il y avait eu, dans ces assemblées popu-