se seraient préoccupés d’écarter ces non-combattants. Ne l’eussent-ils pas fait que d’eux-mêmes ces non-combattants se fussent éloignés, avec terreur, en voyant les gardes apprêter leurs fusils. Une autre explication vient à l’appui de la version imputant aux bretons l’initiative de la fusillade : leurs chefs ceux qui devaient commander le feu, le comte de Legge, chef de bataillon des mobiles du Finistère, et le colonel Vabre, commandant militaire du Palais, accompagnés de l’adjudant-major Bernard, se trouvaient, en cet instant critique, en dehors de l’Hôtel-de-Ville. Les portes étaient fermées. Le comte de Legge et le colonel Vabre frappèrent pour se faire ouvrir. En attendant qu’un battant fût entr’ouvert, au sifflement des balles, ils se jetèrent à plat ventre L’adjudant-major Bernard, qui cognait a une autre porte, plus loin, à la porte centrale, surélevée de plusieurs degrés fut atteint d’une balle et tomba. Il est fort probable qui si les gardes nationaux eussent tiré les premiers, le comte de Legge et le colonel Vabre eussent été frappés par les balles, comme l’adjudant Bernard, sans avoir eu le temps de se jeter à plat ventre. Ceux-ci étaient seuls en vue, puisque tout l’Hôtel-de-Ville était ferme, barricadé, et que les balles, dont on retrouva par la suite les traces, tirées par les gardes nationaux, ne touchèrent qu’à une certaine hauteur les murailles, car il faut retenir ceci que, sauf l’adjudant Bernard, il n’y eut aucune victime parmi les défenseurs de l’Hôtel-de-Ville.
M. Alfred Duquet, très hostile aux manifestants, raconte cependant, d’après les document qu’il a consultés, que « le colonel Vabre et le commandant de Legge s’efforçaient de démontrer aux émeutiers l’inutilité de leur tentative, quand ils voulaient escalader les grilles et pénétrer dans le bâtiment municipal ». (Alfred Duquet : Paris, l’insurrection du 22 janvier, p. 339.) Plus loin il dit :