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tretenir avec le maire de Paris, Jules Ferry. Celui-ci étant absent, ce fut Chaudey, pour son malheur, qui le remplaça.

Tony Révillon, avec sa douceur habituelle, exposa, non sans fermeté cependant, les revendications des délégués et les propositions de l’Alliance. Elles consistaient, principalement, à repousser toute idée de capitulation, à subordonner le gouvernement militaire au pouvoir civil, et à convoquer immédiatement les électeurs pour la nomination de la Commune. Mais il ne parla pas du recours à la force, si ces propositions étaient refusées ou éludées, ce qui était probable. Il s’efforça de persuader, quand il aurait fallu menacer. Il est vrai qu’il ne se sentait pas soutenu, et qu’il ne disposait que de la force morale de l’Alliance, ce qui ne valait pas une dizaine de bataillons déterminés, pour obtenir une réponse favorable de Chaudey, ou du moins pour ôter à ce maître intérimaire de l’Hôtel-de-Ville la tentation de faire usage de la force.

Chaudey répondit avec hauteur. Ce personnage, de valeur médiocre et d’importance secondaire, a dû sa notoriété à sa fin tragique.

GUSTAVE CHAUDEY

C’était un avocat de Vesoul, né en 1817. Il vint à Paris à l’époque des banquets réformistes. Il fut un des grands partisans du général Cavaignac, lors de la sanglante répression de juin 48. Le souvenir de ce patronage dut le hanter, quand il se vit, le 22 janvier, en face de la révolte grondante, investi de la puissance publique, et disposant de la force. Il fut, sous la Commune, arrêté, comme ayant, le 22 janvier, donné l’ordre de tirer aux mobiles du Finistère. Il est douteux qu’il ait signé et même transmis cet