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à l’opinion et de tenter un suprême effort à l’intérieur d’abord et de changer le gouvernement ; ensuite on aviserait.

Après le 4 septembre, plusieurs organisations politiques s’étaient formées. L’Alliance Républicaine, la plus importante, comptait parmi ses membres : Ledru-Rollin, Delescluze, Cournet, Lefebvre-Roncier, Edmond Rochat, Mathé, Lefèvre, Rousseau, Massol, Boisson, Lafontaine, Maillard, Abel Pevrouton, Tisserandeau, Sellier, Duché, Henri Brisson, Radoux, Frathebont, Savage, Turpin, Lafond, Razoua, Bruys, Drugé, Lechasseur, Alfred Lamarque, Brives, Tony Révillon, Martin Bernard, Floquet, Arthur Arnould, Levraud, Gatineau, Bourncville, Marras, Bayeux-Dumesnil, Bertillon, Leclanché, Mercier.

Le 18 décembre, l’Alliance avait voté la motion suivante de Ledru-Rollin et de Tony Révillon :

Exprime le vœu que le gouvernement renonce à tout projet de capitulation et dirige sur-le-champ, dans le sens de l’offensive, les forces dont il dispose.

Le 21 janvier, elle vota et lança le manifeste suivant, son dernier acte, car ses réunions furent interrompues par le décret supprimant les clubs, paru deux jours après :

Des revers continus de l’armée de Paris, le défaut de mesures décisives, l’action mal dirigée succédant à l’inertie, un rationnement insuffisant, tout semble calculé pour lasser la patience.

Et cependant le peuple veut combattre et vaincre.

S’y opposer serait provoquer la guerre civile, que les républicains entendent éviter.

En face de l’ennemi, devant le danger de la patrie, Paris assiégé, isolé, devient l’unique arbitre de son sort.

À Paris de choisir les citoyens qui dirigeront à la fois son administration et sa défense.

À Paris de les élire, non par voie plébiscitaire ou tumultuaire, mais par scrutin régulier.