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qu’il reconnaissait ne pas savoir ; « Je suis ignorant de tout, de la grammaire comme de l’histoire », écrivait-il, en 1860, à son ami Cézanne. Il a certainement, par la suite, bouché quelque peu ce trou dans son instruction générale. En ce qui concerne la grammaire, il exagérait une ignorance assurément relative, mais qui donc peut se targuer de bien posséder la grammaire ? Les candidates au brevet d’institutrice, et encore ! Pour l’histoire, Zola devait peu s’intéresser à cette résurrection de la vie passée. On ne trouve, dans son œuvre, aucune allusion, comparaison ou citation historiques. Ceci est rare et significatif. Combien il diffère, sur ce point, de Victor Hugo, avec lequel il a tant d’affinités descriptives, coloristes, grandiloquentes et outrancières. « J’aime mieux tout tirer de moi que de le tirer des autres, » a-t-il dit, non sans quelque infatuation, car, en littérature aussi, on est toujours, comme dit Brid’oison, fils de quelqu’un. Dans un « interview » que j’ai dirigé, surveillé, et révisé, en 1880, —le terme n’était pas bien connu, mais ce genre d’article anecdotique, et cette indiscrétion consentie existaient déjà, à cette époque, —mon collaborateur au Réveil, Fernand Xau, publia la réponse suivante de Zola à une question sur ses études : Je n’entrai en huitième qu’à l’âge de douze ans passés. C’était un peu tard pour commencer le latin. Aussi, quand, à dix-huit ans, ma mère me conduisit au Lycée Saint-Louis, à Paris, j’en étais seulement à ma seconde. Bon élève, à Aix, où je remportai des succès, sinon éclatants, du moins estimables, je devins mauvais élève, à Paris… Ici, une observation d’ordre général, qui a son intérêt pour le maintien des bonnes études et le développement universitaire de notre pays. Paris est un mauvais centre