Les funérailles eurent lieu le dimanche 5 octobre, à une heure précise. Le
cortège partit de la maison mortuaire, rue de Bruxelles. Le corbillard de
deuxième classe était couvert de fleurs, de couronnes, avec inscriptions.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Abel Hermant, président de la
Société des Gens de Lettres, Ludovic Halévy, président de la Société des
Auteurs dramatiques, Georges Charpentier et Alfred Bruneau. Le deuil était
conduit par les amis personnels de Zola, parmi lesquels figurait, inaperçu
d’ailleurs, l’ex-capitaine Alfred Dreyfus. Puis venait le ministre de
l’Instruction publique, M. Chaumié, et le directeur des Beaux-Arts, M.
Henry Roujon.
L’inhumation eut lieu au cimetière du Nord (Montmartre). Des discours
furent prononcés par MM. le ministre Chaumié, Abel Hermant et Anatole
France. Le parcours étant très court de la rue de Bruxelles au cimetière
Montmartre, le cortège ne put que difficilement se développer. Il y eut,
à la sortie du cimetière, quelques bousculades sans importance.
Je ne saurais mieux terminer cette étude impartiale et consciencieuse
sur Émile Zola qu’en reproduisant trois intéressantes appréciations sur
l’Homme et sur l’œuvre, méritant d’être conservées, dans un travail
documentaire comme celui-ci.
La première émane d’un jeune chef d’école, poète, philosophe, romancier
et dont les œuvres dramatiques, la Victoire, le Roi sans Couronne, la
Tragédie Royale, dénotent une haute préoccupation artistique, en même
temps qu’elles manifestent des tendances esthétiques qui paraissent
opposées à celles de Zola, mais ce n’est là qu’une apparence. Ceux qui se
refusent à voir et à sentir la grande idéalité de Zola admettront-ils le
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