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posthumes, le nom de celui qui avait doté leur ville de ce bienfait hydraulique, se montrèrent indifférents, sceptiques, parfois hostiles. Et puis, il y avait les terribles, bureaux. Il fallut en faire le siège, et débusquer les chefs de service, repoussant, d’entre les créneaux de leurs cartons verts, l’assaut de leurs donjons administratifs. Ils se retranchaient au fort de leurs paperasseries, quand était signalé l’intrus, venant les déranger. C’était presque un ennemi, cet intrigant qui voulait les forcer à s’occuper d’une affaire qu’ils n’avaient pas conçue, qu’ils considéraient comme provenant d’une initiative suspecte, née en dehors de l’administration, donc illégitime. Les ingénieurs officiels consultés affectaient de ne pas prendre au sérieux un projet qui n’émanait pas de quelque « cher camarade » . Tout cela prit un temps considérable, et ce labeur usa les forces de l’ingénieur, sans épuiser sa volonté. C’est en 1837 que François Zola présenta, pour la première fois, son projet de canal. Que de voyages il lui fallut, depuis, à Marseille et à Paris ! Il eut la bonne fortune d’intéresser M. Thiers à son idée. Le ministre était alors préoccupé par la grosse affaire des fortifications de Paris, qui souleva tant de débats à la Chambre, et rencontra, comme le modeste canal provençal, de si fortes oppositions.. Il accueillit, toutefois, avec bienveillance, l’ingénieur étranger, dont l’activité lui plaisait, et qui lui soumettait une invention, toute d’actualité, pour faciliter et accélérer le transport de déblaiements des terrains où devait s’élever l’enceinte bastionnée. La machine de François Zola fut expérimentée à Paris, sur le chantier de Clignancourt. Ces essais furent satisfaisants, et l’appareil fut agréé. Ce succès procura quelques fonds, des relations utiles