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seront tous heureux. Cette foi mensongère aide, comme autrefois la croyance à la vie paradisiaque, à la justice de Vichnou, d’Allah, du bon Dieu, à supporter la misère présente, la fatalité quotidienne du malheur. « Ceux qui pleurent seront consolés, ceux qui ont faim seront rassasiés… » voilà ce que promet à la pauvre humanité la philosophie des évangélistes anciens. C’est la même promesse que font les évangiles de Zola. Il n’y a que sur l’endroit où s’accompliront ces merveilles, que les synoptiques et les apôtres zolistes ne sont pas d’accord : les uns désignent l’avenir, comme les autres le ciel. C’est bien lointain, bien vague aussi. Enfin, si la foi ne sauve pas toujours, la crédulité prévient le désespoir, et c’est là le meilleur et le plus clair de l’évangélisation nouvelle.