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pour la perpétuité des guerres étrangères et aussi des guerres civiles, car c’est surtout à ces catastrophes qu’aboutit l’excès de population. Si le rêve de Zola se réalisait, il faudrait souhaiter, comme contre-poids au pullulement humain, la fréquence des batailles et la permanence des épidémies. Mais il ne faut envisager le livre de Fécondité que comme la rêverie optimiste d’un écrivain humanitaire, influencé par la satisfaction d’une paternité effective et récente. Travail est un autre conte de fées, qui a beaucoup d’analogie avec Fécondité. Un petit ingénieur, Luc Froment, tandis que Mathieu Froment faisait fortune avec des terrains incultes et pierreux, s’enrichit en transformant une mine mal outillée, imparfaitement exploitée. Les théories de Fourier sur le travail attrayant et celles de Gabet, de Victor Considérant, de Saint-Simon et des adeptes du père Enfantin, à Ménilmontant, sont de nouveau mises sous les yeux du lecteur, comme réalisables et pratiques. Il y a de très fortes scènes de la vie ouvrière, dans Travail, et des descriptions colorées, comme la fonte du minerai, la fabrication des rails et des charpentes d’acier, aussi superbes que celles de Germinal. Des contrastes entre les hommes du passé, et ceux qui sont des pionniers de l’avenir, un drame domestique terrible avec une catastrophe mélodramatique, un mari mettant le feu à sa maison pour s’engloutir, avec la femme coupable, dans le brasier, des tableaux de fêtes ouvrières, des mariages, beaucoup de mariages, une longévité exceptionnelle pour Luc, l’ingénieur fécondant l’usine, créant toute une