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roman de Fécondité, —titre du premier de ses Quatre Évangiles sociaux, dont il avait conçu l’idée en terminant Paris. La transition était indiquée dans la dernière page de ce livre, où il montre Pierre Froment, l’époux de Marie, debout sur la terrasse de la maison de la Butte Montmartre, prenant son fils, le petit Jean, et l’offrant à Paris, dont le soleil oblique noyait d’une poussière d’or l’immensité, et disant, en montrant au bébé inconscient encore, mais ébloui, la ville du travail et de la pensée : — « Tiens, Jean ! tiens, mon petit, c’est toi qui moissonneras tout ça, et qui mettras la récolte en grange ! » Zola considérait cet ouvrage, poème en quatre volumes, comme le résumé de son œuvre, de sa philosophie, une sorte de testament, où il formulerait les conseils de son expérience et de son amour paternel pour tous ceux qui travaillent et qui souffrent. Déjà, les titres étaient choisis : Travail, Vérité, Justice et Fécondité, avec les noms des personnages principaux, menant l’action et personnifiant la pensée de l’auteur. Ces noms étaient ceux des quatre évangélistes, adaptation un peu puérile : Luc était désigné pour Travail, Marc pour Vérité, Jean pour Justice, Mathieu, étant l’apôtre du premier livre : Fécondité. Ils devaient tous les quatre prêcher et pratiquer l’évangile nouveau, la religion de la maternité, du travail, du vrai et du juste. Zola définissait ainsi la conception et la portée de cette œuvre d’évangélisation socialiste, que la mort laissa incomplète : La société actuelle est dans une décadence irrémédiable, le vieil édifice craque de tous côtés. Chacun le reconnaît, non pas seulement les théoriciens du socialisme, mais aussi les défenseurs du régime bourgeois. Le christianisme a fait une