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M. Jules Claretie, pourtant classé parmi les bénins, lançait cet anathème : Une odeur de bestialité se dégage de toutes ses œuvres. Ses livres sentent la boue. C’est du priapisme morbide… Le grand critique du Temps, M. Edmond Schérer, écrivait doctoralement : On assure que Louis XIV aimait l’odeur des commodités ; M. Zola, lui aussi, se plaît aux choses qui ne sentent pas bon… Pour M. Louis Ulbach, oublieux de la publication, dans sa Cloche, de la Curée, et dont Zola avait été le rédacteur parlementaire, la littérature de l’auteur de l’Assommoir était « putride » . M. Maxime Gaucher, dans la Revue politique et littéraire, se contentait de raconter et d’interpréter une anecdote enfantine, qu’il attribuait, d’après Paul Alexis, à l’auteur de l’Assommoir. Émile Zola, disait-il, avait, dans son enfance, de la difficulté à articuler certaines consonnes. Ainsi, par exemple, au lieu de Saucisson, il disait Tautisson. Un jour, pourtant, vers quatre ans et demi, dans un moment de colère, il proféra un superbe : Cochon ! Le père fut si ravi qu’il donna cent sous à Émile. Cela n’est-il pas curieux, en effet, que le premier mot qu’il prononça nettement soit un mot réaliste, un gros mot, un mot gras, et que ce mot lui rapporte immédiatement ? Évidemment, cette pièce de cinq francs gagnée d’un seul mot, M. Zola se l’est, un beau jour, rappelée, au temps où les choses décentes qu’il écrivait ne faisaient pas venir un centime à sa caisse. Une révélation, ce souvenir se réveillant brusquement ! Et alors il se sera écrié : Eh ! bien ! au fait, et les mots à cent sous ! Alors, de même qu’en son jeune âge, ils lui ont porté bonheur… C’est cette misérable et dérisoire critique, c’est ce