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et, vaguement, la pensée de Zola se tournait vers les cabarets où Coupeau l’attirait. Mais, avant l’Assommoir qu’il rêvait, qu’il cherchait, en piétinant le sable de la plage de Saint-Aubin, il publia un autre roman, le sixième de la série. Il abandonnait les curés, les personnages intimes, pour mettre en scène des hommes politiques, et le chef de l’État français avec son chien Nero et ses courtisans. C’était assez hardi de faire figurer, quelques années à peine après Sedan, Napoléon III dans un roman. Est-ce à ce personnage impopulaire, odieux même, ou au peu d’intérêt qu’avait pour ce public trop proche la représentation d’un monde politique dont on venait à peine d’être débarrassé dans un sanglant cataclysme, qu’il faut attribuer l’insuccès de Son Excellence Eugène Rougon, mais ce roman est un des moins connus et des moins vendus de toute la série. C’est la Curée, affaiblie d’intensité et de mise en scène, plus restreinte. Son Excellence Eugène Rougon est un de ces romans à demi politiques, où l’histoire se trouve mêlée à la satire. On a assez justement rapproché différentes scènes de Son Excellence, de quelques-uns des tableaux du roman à clef d’Alphonse Daudet, le Nabab. Les silhouettes des personnages secondaires de l’œuvre sont tracées assez nettement pour qu’on cherche à mettre un nom au-dessous de chaque type. Cependant, je ne crois pas qu’on puisse exactement fournir la légende individuelle, au bas de chaque portrait de cette galerie. En réalité, les Kahn, les Béjuin, les Charbonnel, sont des figures composites où le romancier, usant de son