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guère que des nouvelles brèves et exsangues. Était-ce par atavisme ? Mais aucune ne fut une Carmen ni un Enlèvement de la Redoute. Elles ont été recueillies et publiées en volume, sous le titre : les Six barons de Septfontaines (Les six barons, —Gabrielle de Galaray. —Bric-à-brac.—Un accident.)—Paris, Charpentier éditeur.—1878. Il a, en outre, publié de nombreux articles sur la peinture, sur la caricature, sur les peintres de l’école impressionniste. Edmond Duranty est mort, à la Maison Dubois, le 10 avril 1880. Le Malheur d’Henriette Gérard est un roman de mœurs bourgeoises, se ressentant de l’influence de Madame Bovary, attaquée pourtant par Duranty et ses amis. Henriette Gérard est aussi une petite bourgeoise déclassée, qui s’ennuie dans sa bourgade, et qui « bâille après l’amour, comme une carpe après l’eau sur une table de cuisine », ainsi que disait un peu lourdement, Flaubert, notant les aspirations de la femme, bientôt délurée, de l’épais médecin de Yonville-l’Abbaye. Fille de bourgeois cossus, Henriette ne saurait épouser un petit scribe de mairie, sans le sou, mais qui lui parle d’amour, en se coupant les phalanges aux culs-de-bouteilles brisés, plantés dans le chaperon du mur enjambé lors des rendez-vous. Le frère d’Henriette trouve, dans les chiffons de sa sœur, une photographie, celle du scribe municipal, et la montre. Tout se découvre. Henriette résiste d’abord aux indignations bourgeoises de ses parents. Elle a même la velléité de se conduire en héroïne de romans non réalistes. La fuite en manteau sombre et l’enlèvement traditionnel en diligence, voire en chemin de fer, en attendant l’auto de nos jours, semblent tout