Médan, outre le séjour de Zola, appartient à l’histoire littéraire et à la
bibliographie du XIXe siècle : là, se réunirent les Cinq : Guy de Maupassant,
Léon Hennique, Paul Alexis, Céard et Huysmans. De leur réunion, et de
leur accord, sortit le livre les Soirées de Médan, recueil précieux, qui
contient Boule-de-Suif et l’Attaque du moulin, pique-nique littéraire
savoureux où chacun apporta son plat de haut goût.
Enfin, grâce à la libéralité de la veuve de Zola, et par une touchante et
noble pensée, la maison du grand historien des maladifs, des faibles, des
déshérités et des pauvres, est devenue celle de l’Enfance débile et vouée,
faute de secours, à l’anémie et à la mort. C’est la réalisation du rêve
bienfaisant de Pauline Quenu.
Comme, dans la maison de Bonneville, fouettée du vent et assaillie par les
flots, les lamentables enfants de ces pêcheurs normands, abrutis par le
calvados et décimés par la misère, trouvaient des soins, des dons, des
secours immédiats, les minables petits êtres confiés à l’Assistance
publique, déchet urbain, scories vivotantes rejetées hors du creuset
parisien, ont désormais, à Médan, sous un climat moins tempêtueux et dans
un paysage plus riant, encadré de minces peupliers et d’ormes trapus, un
asile agréable, une maison, une famille, avec des soins et un régime
fortifiant leur faiblesse, arrêtant leur dégénérescence. Ces enfants,
n’étant pas atteints de maladies aiguës ou contagieuses, mais seulement
de débilité générale, due aux troubles de la nutrition, et aussi aux
conditions fâcheuses de leur hérédité, de leur milieu, avaient besoin
d’être séparés des véritables malades. C’est donc une maison de
convalescence et de régénération physique et morale pour les pauvres
déshérités. Grâce à Émile Zola et à la générosité de sa femme, ces
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