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vénitienne, et peut-être demi-autrichienne, il tenait sans doute le goût des pactes, des ententes secrètes, des accords mystérieux, des unions ignorées des profanes, des conciliabules et des réunions en lieu clos, entre initiés. Il avait comme la tradition du Conseil des Dix et des sociétés secrètes, dont Weishaupt fut l’organisateur au siècle précédent. Vivant en Italie, il eût été probablement carbonaro. Il est assez curieux qu’il n’ait pas fait partie, chez nous, de la franc-maçonnerie. Il est vrai qu’à l’époque où il aurait pu être tenté de s’affilier la franc-maçonnerie s’occupait surtout de politique républicaine, de propagande anticléricale, de conquêtes électorales, et que ces visées militantes n’étaient pas du tout celles de Zola. Il vivait alors presque entièrement absorbé par son œuvre, et avait toutes ses facultés d’action accaparées par son prosélytisme combatif en faveur du « naturalisme » dans le roman, et au théâtre. Le premier groupe, celui des Provençaux, n’a pas d’histoire, ou si peu ! Il eut surtout le caractère amical. L’action extérieure des quatre ou cinq condisciples de Zola, malgré leur union cénaculaire, fut sans importance. Au point de vue de la répercussion des idées échangées et des opinions discutées, l’influence du groupe n’apparaît ni dans l’œuvre, ni dans la vie de Zola. On bavardait, on mangeait, on buvait, on fumait des pipes ensemble, voilà tout. Avec Marius Roux, seulement, Zola eut une collaboration dramatique locale, les Mystères de Marseille, drame, sans grand éclat. Le second groupe, celui des Batignolles, composé d’hommes dont plusieurs connurent la gloire, a plus d’intérêt. Il était formé d’autres éléments que ceux de la camaraderie lycéenne et régionale. Ce fut surtout un groupe artistique. Le provençal Cézanne enchaîna les