Que pensait de l’amour et de la femme le jeune Zola ? Cette question a été suivie d’une, de plusieurs réponses, fournies par le sujet lui-même.
« À notre âge, dit-il, avec une sagesse précoce et une philosophie intuitive, ou peut-être apprise, retenue et répétée, ce n’est pas la femme que l’on aime, c’est l’amour. » Notre juvénile observateur n’est ici qu’un écho. Sa conscience se fait miroir. Il reproduit ce qu’il a vu dans les livres. Il redit ce qu’il a entendu. A-t-il expérimenté l’ardeur exaspérante de la poursuite, et constaté la lassitude, le but atteint ? C’est douteux. Cette désillusion fatale est d’une trop grande exactitude pour avoir été ressentie et contrôlée. « La première femme qui nous sourit, disait-il alors, c’est elle que nous voulons posséder ; nous déclarons que nous allons mourir pour elle ; si elle nous cède, nous perdons bien vite nos belles illusions. » Trop sage, trop clairvoyant, notre moraliste imberbe. Il ne pouvait déjà s’être aperçu de la vanité de cette soif d’amour, dont les cœurs de