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Ayant l’amour au cœur, aux lèvres la chanson. C’était un garnement à la mine rieuse. Tout rose, avec fierté portant un duvet noir, Qu’il cherchait à friser d’une main dédaigneuse. Aussi que de regards il attirait, le soir, Lorsque, entouré des siens, aux lueurs des lanternes, En chantant, il sortait, l’œil en feu, des tavernes… À côté du portrait du cavalier, tout ce qu’il y a de plus 1830, et dont on cherche la vignette due à Devéria, vient la description chaude de la fringante frimousse, objet de la passion du don Paëz de la rue Saint-Martin. C’est toujours la fameuse Andalouse, au sein bruni, que l’on connaît dans Barcelone, et ailleurs. … au matin d’une nuit D’ardente volupté, qu’une maîtresse est belle ! Sa bouche, de baisers toute chaude, sourit ; Son œil, demi-voilé, de bonheur étincelle ; Un désir gonfle encor sa gorge de frissons, Et l’odeur de l’amour sort de la chevelure. Une cavale, jeune et fougueuse d’allure, Après un long combat, à la voix du clairon, Généreuse, oubliant sa récente blessure, Relève avec ardeur la tête, et, se calmant, Hennit, frappe le sol et bondit en avant. De même Rosita, délirante, éperdue, Corps que l’on peut abattre et non pas apaiser, Devant son Rodolpho se dressait demi-nue… La comparaison avec la « cavale » était indiquée, comme la trahison de cette Rosita, que le terrible Rodolpho crible de coups de poignard, sans épargner le perfide Mario. Sous le nom de l’Aérienne, il évoquait une jeune personne qu’il avait rencontrée par les promenades d’Aix. Cette muse provençale glissait, légère en robe blanche, dans le traditionnel rayon argenté de la lune, selon la