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ORIGINES DU CORSET.

d’une bande de peau brodée, placée soit sur les hanches pour relever la tunique, soit au-dessous des seins pour les maintenir.

Le cestus se portait plus bas que le cingulum et plus haut que la zona.

La plupart des auteurs se servent de ce mot pour désigner la ceinture de Vénus que l’imagination prétendait ornée des joies et des peines de l’amour.

Homère en a fait une si brillante description que Boileau a dit de ce poète :

On dirait que pour plaire, instruit par la nature,
Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture.

(Art poétique, Chant iii.)

L’écrivain latin Martial mentionne le cestus dans les épigrammes suivantes :

Sur la Statue de Julie (Ep. xiii, liv. VI).

…Ta main douce et polie joue avec le ceste (nodus) de la déesse acidalienne ; tu en as dépouillé le cou de l’enfant Cupidon. Pour ranimer la flamme amoureuse de Mars et du maître tout-puissant du tonnerre, que Junon, que Vénus elle-même t’emprunte ce ceste (cestus) magique.

La Ceinture (Ep. ccvi, liv. XIV).

Esclave noue à ton cou ce ceste encore tout chaud des feux de Vénus.