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LE CORSET À TRAVERS LES ÂGES.

personne, ne s’étendant ni trop haut ni trop bas, et par-dessus tout modérément serré, remédiera aux défectuosités d’attitude dont elle est coutumière. Pour les femmes d’une certaine corpulence, il sera un soutien bienveillant et un précieux agent de contention. Pour l’une aussi bien que pour l’autre, en raison de l’agencement général des pièces variées qui, chez les peuples d’Occident, composent le costume féminin, il mérite d’être conservé, en principe, et, sous bénéfice des sévères réserves que l’hygiène individuelle impose, d’être regardé comme une partie indispensable du vêtement. Sous les climats froids et même tempérés, les femmes, en effet, sont astreintes à porter sous la robe un nombre variable de jupons dont le poids, en raison de la nature de l’étoffe, est parfois assez lourd. Loin d’être réparti sur une large surface du corps, leur poids repose, à la taille, sur un espace circulaire d’une étroitesse extrême. Les cordons qui servent à les fixer au-dessus des hanches ne tardent pas, pour peu que l’on tienne à ce que cette fixation soit correcte, à déterminer un étranglement fatigant jusqu’à être bientôt intolérable. À tout prendre, il vaut mieux que la base de soutènement de ces vêtements intimes indispensables à la femme dans les régions septentrionales soit répartie sur une zone circulaire d’une certaine largeur. Cette zone, le port rationnel d’un corset la fournit. Ni contrition, ni compression, de la contention seulement, tels sont les principes fondamentaux qui en doivent régir le dispositif et l’emploi.


Cette étude est signée du Dr Collineau, le rédacteur scientifique de la Grande Encyclopédie.