que tes fils ne doivent devenir ni les amis de la fortune ni les jouets de la crainte vile ou de l’espérance. C’est ainsi que vous serez réputés heureux dans l’âge futur, puisque (sacrilège coutume d’une race lâche et hypocrite) nous méprisons la vertu vivante et nous la louons morte.
Femmes, la patrie n’attend pas peu de vous, et ce n’est pas pour la perte et la honte de la race humaine qu’il fut donné aux doux rayons de vos regards de dompter le fer et le feu. C’est à votre gré que l’homme sage et fort travaille et pense, et tout ce que le jour enveloppe du circuit de son char divin s’incline devant vous. C’est à vous que je demande compte de notre époque. La sainte flamme de la jeunesse s’éteint-elle donc par votre main ? Est-ce par vous que notre nature s’est affaiblie et brisée ? Et si les esprits s’endorment, si les volontés se dégradent, si la valeur native a perdu ses nerfs et sa chair, est-ce par votre faute ?
L’amour, si on sait l’estimer, est un aiguillon d’héroïsme et la beauté est l’école des profondes passions. Vide d’amour est l’âme de celui dont le cœur ne sent pas d’allégresse quand les vents descendent en lutte, quand l’Olympe assemble les nuages et que la tempête rugissante heurte les montagnes. Ô épouses, ô vierges, qu’il vous inspire de la haine et du mépris celui qui fuit le danger, qui, indigne de la patrie, a placé en bas lieu ses désirs et ses vulgaires passions, si toute-