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M. Bouché-Leclercq : les nombreux fragments de traduction qu’il a donnés dans son livre sur Leopardi, sa vie et ses œuvres nous ont servi plus d’une fois à contrôler notre propre travail.

Nous n’avons pas, comme les Allemands, de traduction en vers de Leopardi. N’oublions pas cependant que Sainte-Beuve a traduit ainsi l’Infini, le Soir du jour de fête, l’Anniversaire, le Passereau, l’Amour et la Mort. Nul n’est entré plus avant que le grand critique dans la pensée du poète. Il profite souvent des similitudes des deux langues pour donner d’ingénieux équivalents. Voici, dans la traduction de l’ode Amore e morte, la plus heureuse de ces rencontres :


Quando novellamente
Nasce nel cor profondo
Un amoroso affetto,
Languido e stanco insiem con esso in petto
Un desiderio di morir si sente :
Come, non so : ma tale
D’amor vero e possente è il primo effetto.


Lorsque nouvellement au sein d’un cœur profond
Naît un germe d’amour, du même instant, au fond,