traduction nouvelle de Leopardi. Cette traduction, remarquablement fidèle, est en vers. Nous n’avons dans notre langue que les poésies, traduites en 1867 par M. Valery Vernier, et, des œuvres en prose, trois dialogues seulement[1], publiés, en 1833, dans une Revue, et qui passèrent inaperçus. En somme, ces Operette morali, tant de fois signalées par la critique, n’ont jamais été traduites. Hier encore, notre génie national, qui est optimiste, ne s’intéressait pas à ces théories : elles ne lui inspiraient que de l’effroi ou du dédain.
Depuis, nous avons lu Schopenhauer, goûté son génie sans partager ses opinions, dont notre bon sens nous préservera, et notre attention s’est tournée vers les précurseurs de l’auteur du Monde considéré comme volonté et comme représentation. On s’est rappelé, en France, que Leopardi était aussi un philosophe, non de même école, mais de ten-
- ↑ Ruysch et ses Momies, la Nature et un Islandais et la Gageure de Prométhée. M. de Sinner a publié ces trois traductions comme étant l’œuvre d’un jeune homme qui désire garder l’anonyme ; il en est probablement l’auteur. Sainte-Beuve l’affirme.