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B. Il en est de même des végétaux, délicats (herbacés) à leur naissance, ligneux à leur mort.

C. Celui qui est fort et puissant, est marqué pour la mort ; celui qui est flexible et faible, est marqué pour la vie.

D. L’armée nombreuse sera défaite. Le grand arbre sera abattu.

E. Tout ce qui est fort et grand, est en moins bonne situation. L’avantage est toujours au souple et au faible.

Chêne et roseau du bon La Fontaine.


Chap. 77. Texte.


A. Le ciel en agit (à l’égard des hommes), comme l’archer qui, bandant son arc, déprime les convexités et fait bomber les concavités (que son arc présentait à l’état de repos), diminuant le plus et augmentant le moins, (abaissant ce qui est élevé, et élevant ce qui est abaissé). Il ôte à ceux qui abondent, et ajoute à ceux qui manquent.

B. Tandis que les hommes (mauvais princes qui grugent le peuple), font tout le contraire, ôtant à ceux qui manquent (le peuple), pour ajouter à ceux qui abondent (leurs favoris)... Alors que tout superflu devrait revenir à l’empire (au peuple)... Mais cela, seul celui qui possède le Principe, en est capable.

C. Le Sage se conforme au Principe. Il influe, sans s’attribuer le résultat. Il accomplit, sans s’approprier son œuvre. Il ne prétend pas au titre de Sage, (mais se tient volontairement dans l’obscurité).

Nota : l’arc chinois se bande en le retournant, ce qui produit exactement l’effet décrit en A.


Chap. 78. Texte.


A. En ce monde, rien de plus souple et de plus faible que l’eau ; cependant aucun être, quelque fort et puissant qu’il soit ; ne résiste à son action (corrosion, usure, choc des vagues) ; et aucun être ne peut se passer d’elle (pour boire, croître, etc.).

B. Est-il assez clair que la faiblesse vaut mieux que la force, que la souplesse prime la raideur ? Tout le monde en convient ; personne ne fait ainsi.

C. Les Sages ont dit : Celui-là est capable d’être le chef du territoire et le souverain de l’empire, que ne rebutent, ni l’ordure morale, ni le malheur politique. (Celui qui est assez souple pour s’accommoder