S’il craignait la mort, alors seulement prendre et tuer ceux qui font du désordre, détournerait les autres d’en faire autant.
B. (Ils ont donc tort, les légistes, qui prodiguent la peine de mort, et croient que cela fera tout marcher.) Celui qui est préposé à la mort (le ciel), tue. (Laissons-le faire. Ne faisons pas son métier. Lui seul en est capable.)
C. A l’homme qui voudrait tuer à sa place, il arriverait comme il arrive à celui qui joue avec la doloire du charpentier. Ceux qui, à ce jeu-là, ne se coupent pas les doigts, sont rares.
Pour tirer quelque chose des hommes, mieux vaut les traiter avec bénignité. — Contre l’école des légistes 法家 fa-kia, qui ne connaît que les supplices. C’est un fait d’expérience, disent les commentateurs, que le peuple craint moins la mort que les travaux forcés par exemple ; et que, une fois emballé, il perd toute crainte.
A. Si le peuple a faim, c’est parce que le prince dévore des sommes excessives (qu’il lui extorque).
B. Si le peuple est rétif, c’est parce que le prince agit trop, (l’indispose par ses innovations).
C. Si le peuple s’expose légèrement à la mort (dans des entreprises hasardeuses), c’est parce qu’il aime trop la vie (amour du bien-être, de la jouissance, de la gloire).
D. Celui qui ne fait rien pour vivre, est plus sage que celui qui se donne du mal pour vivre.
Que le prince et le peuple cultivent la simplicité, et tout ira bien. Ce chapitre continue le chapitre 67. Le sens de D est : celui qui ne se soucie pas de la richesse et de la gloire, est plus sage que celui qui se fatigue et se met en péril, pour la richesse et la gloire.
A. Quand l’homme vient de naître, il est souple et faible (mais plein de vie) ; quand il est devenu fort et puissant, alors il meurt.