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simple, il sera libéral (dans les justes limites, sans gaspillage). Étant humble, il gouvernera les hommes sans tyrannie.

C. Les hommes d’aujourd’hui mettent en oubli la charité, la simplicité, l’humilité. Ils prisent la guerre, le faste, l’ambition. C’est là vouloir périr. C’est vouloir ne pas réussir.

D. Car c’est l’agresseur charitable, qui gagne la bataille (non l’agresseur barbare ; c’est le défenseur charitable, qui est inexpugnable (non le batailleur impitoyable). Ceux auxquels le ciel veut du bien, il les fait charitables.


Résumé des commentaires.

La simplicité et l’humilité sont traitées ailleurs, chapitres 75, 77 et 78.


Chap. 68. Texte.


A. Que celui qui commande, ne pense pas que c’est la tactique, la valeur, l’effort, qui donnent la victoire.

B. C’est en se mettant au service des hommes, qu’on dompte les hommes. C’est là le vrai procédé, qu’on formule parfois comme suit : art de ne pas lutter (de s’accommoder, de gagner en se faisant tout à tous) ; pouvoir de manier les hommes ; action conforme à celle du ciel. Toutes ces formules désignent la même chose, qui lit la grandeur des Anciens.

Les commentaires n’ajoutent rien.


Chap. 69. Texte.


A. Plutôt la défensive que l’offensive, plutôt reculer d’un pied qu’avancer d’un pouce, sont des principes courants dans l’art militaire. Céder vaut mieux que triompher. Prévenir par la diplomatie vaut mieux encore.

B. C’est là le sens de certaines formules abstruses de l’art militaire, comme : avancer sans marcher ; se défendre sans remuer les bras ; statu quo sans lutte ; conserver sans armes, et autres.

C. Il n’est pas de fléau pire qu’une guerre faite à la légère, (cherchée délibérément, poussée au-delà