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B. Voici que être est le Principe : il est indistinct et indéterminé. Oh combien indistinct et indéterminé ! — Dans cette indistinction et indétermination, il y a des types. Oh qu’il est indistinct et indéterminé ! — Dans cette indistinction et indétermination, il y a des êtres en puissance. Oh qu’il est mystérieux et obscur ! — Dans ce mystère, dans cette obscurité, il y a une essence, qui est réalité. — Voilà quelle sorte d’être est le Principe.

C. Depuis l’antiquité jusqu’à présent, son nom (son être) restant le même, de lui sont sortis tous les êtres.

D. Comment sais-je que telle fut l’origine de tous les êtres ?.. Par cela (par l’observation objective de l’univers, qui révèle que les contingents doivent être issus de l’absolu).


Résumé des commentaires.

Ce chapitre élevé n’est pas obscur, et les commentateurs s’accordent. Toutes ces notions nous sont déjà connues. C’est le troisième chapitre consacré à la définition du Principe et de sa Vertu ; plus clair que les précédents ; comme si Lao-tzeu, en y revenant, avait précisé ses idées.


Chap. 22. Texte.


A. Les anciens disaient, l’incomplet sera complété, le courbe sera redressé, le creux sera rempli, l’usé sera renouvelé ; la simplicité fait réussir, la multiplicité égare.

B. Aussi le Sage qui s’en tient à l’unité, est-il le modèle de l’empire, (du monde, l’homme idéal). Il brille, parce qu’il ne s’exhibe pas. Il s’impose, parce qu’il ne prétend pas avoir raison. On lui trouve du mérite, parce qu’il ne se vante pas. Il croît constamment, parce qu’il ne se pousse pas. Comme il ne s’oppose à personne, personne ne s’oppose à lui.

C. Les axiomes des anciens cités ci-dessus, ne sont-ils pas pleins de sens ? Oui, vers le parfait (qui ne fait rien pour attirer), tout afflue spontanément.


Résumé des commentaires.

Le sens est clair. S’en tenir à l’unité, c’est, dit Tchang-houngyang, 過拘一是忘我忘物守一 s’oublier soi-même et oublier toutes choses, 拘元守一 pour se concentrer dans la contemplation de l’unité originale.