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Cinquième Leçon. 51

Sommaire. — Troisième dynastie…

I. Les Êtres transcendants, Génies. — A. L’empereur est le maître et l’appui des Génies. —Génies des monts et des fleuves. — B. Patrons du sol et des moissons. — G. Génie des chemins. L’inventeur des chars de guerre. Le Premier Agriculteur. — D. Citations diverses. — E. Présence des Génies partout possible.

IL Les Mânes. — F. Odes rituelles ; offrandes impériales. — G. Odes rituelles ; offrandes privées. — H. Le Représentant. — 1. Les - koci-chenn, et les - koei tout court.

Je consacrerai cette Leçon à montrer que, durant les quatre premiers siècles de la troisième dynastie, les notions traditionnelles sur les Êtres transcendants, Mânes glorieux ou Génies, et sur les Mânes vulgaires, ne furent pas altérées essentiellement. Elles sont ce qu’elles furent depuis l’origine. Les textes que je vais citer, sont tous tirés des Annales et des Odes, et sont reçus comme authentiques, par tous les critiques.

I. Les Génies. — A. Vers l’an 1048, une ode rituelle fait dire à l’empereur - Ou : « J’ai gagné, par mes offrandes, la bienveillance de tous les Génies, même de ceux des monts et des fleuves, les plus nobles de tous. Les Génies m’exauceront, et accorderont à mon règne, jusqu’à la fin, concorde et paix. » (Odes, Cheu-mai, Fa-mou.)

Vers l’an 1039, le duc de - Chao dit à l’empereur - Tch’eng : —Vous êtes le maître et l’appui de tous les Génies. Faites toutes les offrandes que faisaient les - Yinn, et même les offrandes plus anciennes qui ne sont plus écrites. Faites noter avec soin les mérites des officiers, qui leur vaudront des offrandes après leur mort. » (Annales, Lao-kao.)

Il me faut ajouter ici, pour l’intelligence de ce dernier texte, une courte note provisoire. L’empereur est le maître et l’appui des Génies, en tant qu’il pourvoit à ce que les offrandes officielles leur soient faites au temps marqué. Car ces glorieux sont besogneux. Voyez pages 56, 101 et 122. — Chaque dynastie fit des offrandes fréquentes, aux Génies qu’elle honorait ; et des offrandes rares, aux Génies anciens périmés, qu’on avait honorés avant elle, qui n’étaient plus écrits c’est-à-dire qui ne figuraient plus sur l’index cultuel, et dont le nom était oublié. — Les ministres et officiers méritants, devenus Génies, recevaient des offrandes, ou en compagnie de leur ancien maître, ou comme patrons tutélaires locaux. — Empereurs, ministres et officiers, étaient donc intéressés dans la durée de leur dynastie. Pour avoir leurs offrandes, comme les textes disent si souvent. Phrase mélancolique ! Soupir anticipé de la faim !..

B. Une ode du onzième siècle, raconte que jadis, en 1275, quand le duc - Tan-fou se fut établi dans la plaine - Tcheou, il y éleva le tertre du Patron de sa terre, qui devint le point de départ de toutes ses expéditions militaires contre les barbares du nord-ouest. C’est-à-dire que chacune de ces expéditions, fut d’abord