quiconque est droit, peut compter sur sa bonté. Applique la loi. de peur que les bonnes mœurs, données jadis par le Ciel à notre peuple, ne se perdent. Applique la loi, de peur que le peuple ayant commis des fautes, le Ciel ne l’apprenne et ne nous tienne pour responsables. En appliquant la loi, ce n’est pas toi Fong qui châtieras, qui tueras ; c’est le Ciel, de qui la loi émane, qui châtiera, qui tuera, par toi. » (Annales, K’ang-kao).
Vers 1048, invectivant contre l’ivrognerie, l’empereur Ou dit : « Mon père l’empereur Wenn ne se lassait pas de répéter, que le vin doit servir uniquement à faire des libations. Le Ciel l’a donné à notre peuple, pour qu’il servît dans les offrandes seulement. Le tyran Kie ne fit pas monter vers le ciel le parfum des vertus. Sous son régne, les plaintes du peuple et les fumées du vin montèrent en puanteur vers le ciel. Aussi le Ciel fit-il périr les Yinn. Ce ne fut pas cruauté de sa part, ce fut justice. Les Yinn méritèrent leur perte par leurs excès. » (Annales, Tsiou-kao.)
D. En l'an 1042, l'empereur Ou étant tombé gravement malade, son frère Tan duc de Tcheou évoque leur père, leur aïeul et leur bisaïeul, et leur dit : « Si le Ciel entend punir par cette maladie une faute que l’empereur aurait commise contre le peuple, je m’offre à porter sa peine, à mourir à sa place, afin qu’il ait le temp5 d’exécuter le mandat issu de la cour du Souverain», c’est-à-dire de conso- lider la dynastie encore mal assise, — Après la mort de l’empereur Ou, son fils le jeune empereur ^ TcIVeng s’étant laissé influencer par des calomniateurs, se brouilla avec Tan duc de Tcheou son oncle. En 10i2, le Ciel manifesta son indi- gnation de cette conduite, par un violent ouragan. Le jeune empereur trouva dans une cassette l’acte par lequel le duc s’était offert à mourir à la place de son père, sept ans auparavant. Touché, le neveu se réconcilia avec l’oncle. Aussitôt le Ciel manifesta sa satisfaction, en faisant souffler le vent en sens inverse, et en accor- dant une année d’une fertilité extraordinaire. (Annales, Kinn-t’eng.) Encore eu l’an 1042, les partisans de l’ancienne dynastie Yinn se révoltèrent. Avant de se mettre en campagne contre eux, l’empereur Tch’eng déclara dans un manifeste, que le Ciel avait sévi contre les Yinn par les mains de feu son père, que lui allait derechef sévir contre eux comme ministre du Ciel; qu’il y était tenu, sous peine d’encourir la disgrâce du Souverain d’en haut; que le Ciel qui s’était déjà prononcé si visiblement pour la nouvelle dynastie, la ferait certainement sor- tir victorieuse de cette épreuve passagère; que le Ciel avait permis cette révolte, pour légitimer l’extermination des partisans restants des Yinn; etc. (Annales, Ta-kao.) Après la suppression de la révolte, en l’an 1U3S, la nouvelle dynastie s’organi- sa. Il nous reste, de cette année, d’importants discours des deux ducs de J^ Tcheou et de Q Chao, les principaux soutiens de l’empire. D’un long discours du duc de Chao au jeune empereur Tch’eng, j’extrais les passages suivants: «Si l’auguste Ciel, Souverain d’en haut, a destitué Kie (le dernier des Hia), lequel avait été son fils aîné, c’est que les innocents que ce tyran persécutait, fuyant avec leai’s femcues et leurs enfants, poassaient des cris de détresse vers le Ciel.