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jurer des intentions et de l’assentiment du Ciel. Astrologie et météorologie cultivées dans le même but, pour savoir si le Ciel est content ou non. En terminant, j’appelle l’attention sur ce fait important. Absence complète, dans la religion primitive chinoise, de tout mythe, de toute fable, de toute poésie. Quelques dogmes assez clairs, un culte uniforme très simple, une barrière officielle opposant aux innovations du dedans et aux importations du dehors.

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Notes. — Trois noms résument la préhistoire chinoise... Fou-hi le Pasteur... Chenn-noung l’Agriculteur... Hoang-ti le Souverain Jaune, c’est-à-dire le Seigneur de la terre, car la couleur jaune symbolise le lœss chinois. Trois stades successifs dans l’évolution du groupe humain, qui devint l’empire chinois. D’abord l’état nomade de hordes errantes, vivant d’élevage, de chasse et de pêche. Puis l’état semi-nomade de hordes parentes et alliées, appuyé sur des stations agricoles fixes, des fermes. Enfin la fixation au sol, l’état sédentaire définitif, sous un grand chef commun unique, de la fédération des 夏 Hia, les hordes devenant des clans, et les chefs des hordes des seigneurs feudataires. — D’où vinrent ces Hia ? quelle fut leur souche ?... Il est très probable qu’ils vinrent du Nord-Ouest, suivirent le cours de la rivière 渭 Wei, puis la rive méridionale du Fleuve Jaune, jusqu’au fleuve 淮 Hoai. Là leur migration fut arrêtée provisoirement par les peuplades 苗 MiaoLi, premiers occupants dont les 苗子 Miao-tzeu actuels sont les restes... Quant à leur souche, aucune solution certaine jusqu’à présent. Ethnologiquement, les Chinois sont tellement métissés, qu’il ne subsiste plus d’échantillons dont on puisse prétendre qu’ils représentent le type primitif. Linguistiquement, les essais faits pour les rattacher aux Sumériens (C.J. Ball... P.S.P. Handcok... de Dosfuentes), n’ont abouti jusqu’ici à rien de concluant. Aucune durée approximative, aucune date certaine ni même probable, ne peut être assignée aux périodes nomade et semi-nomade. Tout ce qu’on sait, c’est qu’elles finirent peu après l’an 2500 avant J. C., au plus tard. L’unification de la nation, sa fixation définitive au sol, la fondation de l’empire des Hia par 黃帝 Hoang-ti le Souverain Jaune, doit être placée vers le vingt cinquième siècle. Ce qui précède est légende. L. de Saussure a situé les origines de l’astronomie chinoise officielle à cette époque (T’oung pao, mars 1921). L’histoire de la Chine commence entre 2479 et 2395. Ses premières dates sont exactes à quelques dizaines d’années près. Mais 2217 est une date assez ferme ; et 2145, avènement de l’empereur 堯 Yao, paraît être une date certaine.

Sources. — 書經 Chou-king ; les Annales, chapitres 舜典 Chounn-tien, I tsi, Kao yao mouo, U koung, Kan cheu, Lu hing. — Les Hi-ts’eu, un appendice du I king Livre des Mutations, que l’on attribue à Confucius. — Le Wai-ki de Liou chou, résumé de la préhistoire.

Ouvrages utiles. — Traductions du Chou king ; en anglais par J. Legge (Chinese Classics) ; en français par S. Couvreur S.J. ; en latin par A. Zottoli S.J.