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Deuxième Période.


Philosophie et Politique,
de 500 avant, à 65 après J.-C.



Dix-septième Leçon.


Sommaire. Le Taoïsme. — A. Historique. Lao-tseu. Lie-tzeu. Tchoang-tzeu. — B. Tao le Principe. Ciel-terre. Émanation des êtres sensibles. — C. ^ Tei la vertu, l’action du Principe. Les deux modalités. Le soufflet. Le dévidage. — D. Le cosmos étant un, l’identité des contraires, de la vie et de la mort, s’ensuit. Le yinn et le yang girant sans cesse, rien n’est stable, rien ne dure. La phase actuelle, le présent, est un point sur le cercle d’une roue qui tourne. — E. Les deux âmes. Survivance. Entretien de la vie. — F. Le Sage taoïste. — G. Politique taoïste. Le non-agir. — H. Effacement systématique, non par humilité, mais par égoïsme. — I. Opportunisme. Ignorantisme. — J. Naturalisme contre le Conventionalisme. — K. L’extase mentale. — L. Le fléau de la guerre. — M. Résumé.




A. 老子 Lao-tzeu, le Vieux Maître, fut contemporain de Confucius, plus âgé que lui d’une vingtaine d’années. Sa vie dut s’écouler entre les dates 570-490, les dates de Confucius étant 552-479. Rien de ce qu’on raconte de cet homme, n’est historiquement certain. Il fut archiviste à la cour des j^J Tcheou, dit la tradition taoïste ; ceci est probable. 11 vit Confucius au moins une fois, vers l’an 501, dit encore la tradition taoïste ; ceci est possible. Las du désordre de l’empire, il finit par le quitter, et ne revint jamais. Au moment de franchir la passe de l’Ouest, il composa pour son ami ^ ^ Yinyi-hi, le gardien de cette passe, l’écrit célèbre que j’analyserai dans cette Leçon, ’-^ ^ ^■^ Tao-tei-king le traité du Principe et de son Action, texte fondamental du Taoïsme. Ceci encore est tradition taoïste, fort mal assise, vu que, des deux plus anciens écrivains taoïstes, l’un (rc/ioa ??5r-f2eu c/iap. 3) le fait mourir dans son lit en Chine, tandis que l’autre ( Lie-tzeu cltap. 3) admet la version du départ. On ne sait même quel fut au juste le nom de famille du Vieux Maître. Vers l’an 100 avant J.-C, le célèbre historien p] ,^ îg Seu-ma ts’ien, pourtant très favorable au Taoïsme, dit des légendes relatives à Lao-tzeu : «les uns disent ainsi, les autres disent autrement, et, du Vieux Maître, on peut seulement affirmer ceci, que, ayant aimé l’obscurité par dessus tout, cet homme effaça délibérément la trace de sa vie.»

Lao-tzeu n’inventa pas le Taoïsme. Il le trouva dans les archives du troisième ministère ( page 1 ) ; l’index littéraire de la dynastie J^, Han, est formel sur ce point. Il ne fut même pas le premier à l’enseigner. Il eut des précurseurs, il y eut des^p’-Qjj^i^ipes, dont quelques noms sout connus, mais qui n’écrivirent pas. Laohumains rédacteur du premier écrit taoïste, qui servit de base au développement essenti’" ^® ’^ doctrine. De là vient qu’on lui en a souvent attribué la paterjj »y ,— Et d’où cette doctrine vint-elle aux archives du troisième ministère ?.. Ce ministère enregistrait tout ce qui venait des pays étrangers. Or le Taoïsme me