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à Bel-Abbès, et jusque dans leurs foyers où ils furent envoyés en convalescence. D’Oran, on nous envoya dans nos régiments respectifs, à Saïda et à Bel-Abbès, où nous attendait un accueil touchant de la part du colonel et des officiers. De là nous fûmes dirigés sur Arzeu, charmante petite ville sur le bord de la mer. À Arzeu, lieu de convalescence des légionnaires, l’autorité militaire leur prodigue mille soins. Les Dames de France leur font parvenir journellement des douceurs qui sont scrupuleusement partagées entre tous. La nourriture y est saine et copieuse. Le régiment n’oublie jamais ses convalescents et il prélève souvent une part du boni des compagnies pour la leur envoyer. La ville autorise les hommes à pêcher et organise parfois des petites fêtes pour les soldats. Les habitants y sont tout à fait accueillants. J’ai vécu là deux mois de tranquillité et de bien-être qui m’ont vite rétabli, puis j’ai repris mon service à Saïda.

Rien d’anormal ou qui soit digne d’intérêt ne s’y passa, jusqu’au moment où je fus désigné pour l’expédition de Madagascar.