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aux combattants de Dogba, ajoutant que les Dahoméens venaient d'éprouver une défaite inoubliable, qui pèserait certainement d'un grand poids sur l'issue de la campagne.

Ce premier combat prouvait qu'on allait avoir désormais affaire à un ennemi très brave et très résistant. Le nom du commandant Faurax, ce brave et digne chef, fut donné au fort établi à Dogba ; ensuite on marcha vers le nord. Les canonnières Corail et Opale, envoyées en reconnaissance sur l'Ouémé, furent attaquées par les Dahoméens. La lutte dura une heure et demie, et se termina par la défaite des soldats de Behanzin. Le colonel envoya aussitôt ses félicitations aux commandants des deux canonnières qui lui rendirent un compte exact de la force de l'ennemi et de ses intentions. A partir de ce moment et jusqu'à Cana, pendant un mois et demi, le contact avec Behanzin fut presque permanent. Le principal combat eut lieu le 4 octobre, pendant la marche sur Poguessa, à Adegon. Il dura deux heures. L'ennemi battit en retraite, abandonnant de nombreux cadavres de chefs, de guerriers et d'amazones ; le 6 octobre, une reconnaissance fut effectuée par le commandant Gonard vers le pont jeté sur la rivière de Poguessa. Une charge à la baïonnette, méthodiquement conduite par le commandant, eut pour résultat l'enlèvement du pont, en pleine nuit, ce qui permit à tout le corps expéditionnaire de franchir la rivière. Le colonel félicita le commandant du succès de cette action, et par un ordre fit connaître aux troupes qu'il avait fait preuve d'une grande bravoure et de qualités militaires remarquables.

Le 12, toute la journée ne fut qu'un long combat, pendant lequel trois lignes de retranchements furent successivement emportées.

Le 13, le camp qui couvrait Akba fut enlevé. L'ennemi, dans sa fuite précipitée, y abandonna une grande quantité de vivres et de munitions.