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PREMIÈRES HOSTILITÉS


Le 24 février 1890, les Dahoméens attaquaient les factoreries Fabre et Régis, ainsi que la maison du télégraphe à Cotonou. Le 1er mars, un combat assez vif a lieu dans la direction de Zobbo où les soldats de Behanzin sont mis en fuite. Le 4 mars, Cotonou est de nouveau attaqué, cette fois avec une véritable furie. Les Dahoméens étaient dix fois supérieurs en nombre à nos troupes, et si nos lignes avaient été percées, grâce à la confusion du premier moment, nous étions jetés à la mer sans aucun espoir de salut. Mais grâce au courage du lieutenant Compérat, de l’infanterie de marine, qui, grièvement blessé, ne perdit pas sa présence d’esprit, l’ennemi fut repoussé après un combat acharné.

Ensuite, le 17 avril 1890, les troupes de Behanzin attaquaient la banlieue de Porto-Novo ; elles incendiaient les villages, pillaient et massacraient les habitants. Le lieutenant-colonel Terrillon, de l’infanterie de marine, se rendit à Porto-Novo ; et de là, avec une colonne composée de 350 hommes (tirailleurs sénégalais, gardes-civils, disciplinaires, trois pièces de montagne) et le concours de 500 guerriers du roi Toffa, il se porta au-devant de l’ennemi, à 7 kilomètres de la ville. La force des troupes de Behanzin était alors estimée à 7 000 guerriers et 2 000 amazones. Mais la supériorité de notre armement eut raison du nombre. Les ennemis montrèrent d’ailleurs une grande énergie dans leur attaque. Les amazones, garde royale de Behanzin, ivres de gin, montrèrent un acharnement incroyable. C’étaient de redoutables adversaires. Il était évident que l’ennemi voulait s’emparer de la ville de Porto-Novo et surtout du roi Toffa, dont la tête devait être rapportée à Behanzin ; mais la moitié de la