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En outre la qualité de leurs chaussures était détestable. Aussi un assez grand nombre d’hommes marchaient-ils pieds nus.

Autant que j’ai pu en juger, la cavalerie anglaise se tenait et marchait dans un ordre parfait. Ses chevaux étaient superbes, bien entretenus, harnachés en cuir jaune. L’équipement des hommes était de la même couleur.

La marche de l’infanterie allemande me fit également bonne impression ; le pas était normal, les hommes ne montraient pas trace de fatigue. Ils portaient des havresacs en peau de chèvre et, comme chaussures, des bottes à courtes tiges. Mais je n’ai pas trouvé leurs ustensiles de campagne pratiques. Chaque homme avait sa marmite de cuisine. L’inventeur de ce système a oublié qu’en campagne un assez grand nombre d’hommes, surtout parmi les jeunes soldats, arrivant à l’étape exténués de fatigue, aimeront mieux se coucher que de préparer eux-mêmes leur repas ; au contraire, lorsque le repas est fait par escouade, il se trouve toujours, ou on commande au besoin, un ou deux hommes pour faire la popote des camarades. En outre, la cuisine individuelle crée des difficultés de toute sorte aux chefs d’escouade pour la distribution des vivres, et franchement, les caporaux ont déjà assez à faire en campagne sans qu’on complique leur tâche.

Tous les officiers étrangers saluaient les nôtres du sabre en passant devant eux ; de cordiales poignées de main s’échangeaient, signe qu’on avait déjà fait connaissance quelque part.

Le lendemain de l’arrivée de la colonne, ma section fut désignée pour aller occuper provisoirement un village nommé Cho-Ko-Tien, pendant que notre bataillon allait se concentrer à Tcho-Tchéou. Dans ce village se trouvait une mine de charbon sur laquelle notre drapeau fut hissé. Aucune troupe des alliés n’était avec nous. A propos de la colonne internationale qui passa une soirée à Liou-Li-Ho, j’ai constaté