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du travail, mais souvent Samuel montait visiter Albert le soir, et l’on causait au jardin. Pauline aussi manquait rarement de venir à cette heure, et plus d’une fois il arriva qu’elle rencontra Samuel en chemin et qu’elle accepta son bras. On s’asseyait sur le banc devant la maison, ou bien sous le berceau de clématites, ou tout simplement sur le gazon en pente qui bordait la route, près d’un massif de lilas de Perse. Le plus causeur de tous était Samuel ; il racontait les aventures de son voyage, ou d’autres histoires, qui plus ou moins drôlatiques, excitaient les rires de tout le monde, surtout ceux de Pauline.

Ce fut Samuel qui proposa une excursion à la tour de Gourze, et Pauline qui l’accepta avec enthousiasme au nom de tous. Mademoiselle Dubois consentit à s’y rendre par complaisance pour sa sœur ; car il était facile de voir que la solitude était devenue pour elle un besoin et comme un instinct de sa nature. Samuel la comparait à une violette fanée qui a gardé son parfum. — Et