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mille au cousin Frantz pour le décider à vous céder son emploi.

— Quoi ! s’écria-t-il, c’était vous qui me protégiez ainsi. Puis il ajouta : — Et c’est vous ! c’est vous, Marie, qui avez voulu me faire épouser Louisa !

— Non, répondit-elle vivement ; j’ai pensé un instant à ce moyen de vous éprouver, mais ma conscience me l’a fait rejeter. Devais-je exposer une femme au danger de vous aimer sans être aimée, assurer mon bonheur aux dépens de son repos ? Non, Albert ; vos relations avec la famille Leüg se sont enchaînées d’elles-mêmes, et, songez-y mieux, est-ce moi qui vous avais choisi ce logement ? Seulement, ajouta-t-elle en pâlissant à ce souvenir, j’ai eu le courage de vous faire proposer ce mariage par Frantz quand j’ai su que le père Leüg vous désirait pour gendre et que Louisa vous aimait. Oui, mais ce tort-là, mon Albert, j’en ai trop souffert pour vous en demander pardon.

— Oh ! je ne vous pardonnerai jamais d’a-