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Une heure se passa. Albert était à bout de patience, l’inquiétude le prit. Il entra dans le petit salon et ouvrit les volets. Sur la table ronde, une lettre frappa ses yeux, elle portait pour suscription en gros caractères : Pour Albert.

Un frisson lui passa de la tête aux pieds. Il déplia la lettre, vit qu’elle était de Marie, et que Marie l’avait quitté. Pâle comme un mort, il s’appuya sur la table, éprouvant une sensation pareille à celle des rêves, quand on se sent précipité d’une grande hauteur.

Puis il lut toute la lettre, y cherchant quelque indice.


« Cher Albert,

« Je vous fuis, et vous allez me maudire. Vous serez désolé, mon Albert. N’oubliez pas combien je vous aime et qu’il me faut beaucoup d’amour pour trouver le courage de vous quitter. Qu’allez-vous devenir seul dans ces premiers moments ? Que ne puis-je essuyer vos larmes et vous conso-