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— Canailles ! s’écria-t-il furieux, est-ce pour battre les gens qu’on vous paye ?

— Nous faisons ce qui nous plaît, répondit l’un d’eux, et voici pour te le prouver.

De nouveau, ils le frappèrent, en l’accablant des plus grossières insultes, et l’un d’eux lui asséna sur la tête un coup si malheureux, que Julien s’évanouit.

Il ne retrouvait toute sa connaissance qu’un mois après, à l’hôpital, où, pendant plus de quinze jours encore, faible et condamné au silence par le médecin, il ne put songer à écrire ; d’ailleurs, il ne se rendait nul compte du temps écoulé. Il se levait enfin et allait prendre la plume, bien chagrin de n’avoir que de mauvaises nouvelles à mander à sa famille, quand il reçut une assignation pour avoir à répondre de coups et injures contre des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions.

Si peu gai qu’il fût, il se mit à rire.

— À la bonne heure, se dit-il, voilà qui m’épargne de la peine ! Je voulais les aller chercher et ne savais où les prendre. Ils viennent ; c’est bien fait !

Et il alla gaillardement à son interrogatoire ; mais il en revint tout autre.

Voilà ce qui s’y était passé :

— Pourquoi avez-vous résisté aux agents de l’autorité ? lui demanda-t-on.

— Vos agents ! ce sont des polissons ; ils m’ont…