par la main, et les conduisit près de leur père :
— C’est votre papa, mes enfants, embrassez-le. C’est un bon ami.
Ils consentirent alors, et il les prit tous deux sur ses genoux ; les regardant tour à tour, il les embrassait de même. De grosses larmes se mirent à couler sur ses joues. Quant à Céline, elle alla s’asseoir dans un coin, en s’efforçant d’étouffer ses sanglots.
Elle n’y fut pas longtemps seule ; bientôt, les enfants, échappant à leur père, vinrent la rejoindre, et Julien Emaury s’approcha lui-même ensuite, d’un air embarrassé.
— Je suis venu vous bien déranger, dit-il, je le vois ; il est clair que l’on n’avait pas besoin de moi ici. Pourtant… vous comprenez que c’est mon devoir d’aimer mes enfants et d’en prendre soin. Et vous ne sauriez m’en vouloir, à cause de cela ?
— Oh ! non, monsieur, dit-elle, non certainement ! — après avoir furtivement essuyé ses yeux.
— Comme cela, reprit-il ému, vous vous y êtes donc beaucoup attachée ?
Une pareille question !… Elle ne put y répondre que par des larmes.
Le jeune ouvrier fit un grand geste et marcha précipitamment dans la chambre.
— Ah ! s’écria-t-il, si vous saviez quelle émotion ça me fait votre chagrin, moi qui vous dois tant de remercîments !… Et avec ça que je m’en suis joliment acquitté tout à l’heure, quand je suis entré !… c’est que je ne m’attendais pas du tout… On m’avait dit, à M…, des bêtises… mais à pré-